Gary Kurtz

DOSSIER DE PRESSE

Maître ès psyché

Nicolas Houle [email protected]

Gary Kurtz, est maître ès psyché. Il peut faire tourner les aiguilles de votre montre sans les toucher, comme il peut vous donner les numéros d’un billet de banque que vous avez camouflé dans un dictionnaire. Cultivant le mystère autour de sa personnalité et de ses facultés surhumaines, le longiforme artiste d’origine allemande distille les informations au compte-gouttes. Habile imposteur ou artiste sur-doué ? Il laisse le soin à son public d’en juger.

« Je travaille avec mes limites et je m’efforce de convaincre que je suis impressionnant »

Q : Avez-vous de véritables pouvoirs ou jouez-vous sur les illusions ?

R : C’est une question qui est à la base de mon spectacle. Si on est convaincu après cinq minutes que je suis le frère de Jésus, c’est sans intérêt. Ce qui se passe, on sait que ce n’est pas supposé être possible, mais quand on voit le show, on remet les certitudes en question... J’ajoute beaucoup d’humour, pour contrebalancer des trucs qui pourraient être moins drôles ou effrayants...

Q : Vous dites avoir grandi en développant vos pouvoirs comme certains se découvrent une facilité pour les mathématiques. Étiez-vous effrayé de vous-même ?

R : Parfois, mais ce sont des choses dont je n’aime pas parler.

Q : Comment se fait-il que vous ne soyez pas un gagnant à vie de Loto-Québec ou que n’ayez pas vidé le casino le plus proche grâce à vos pouvoirs ? Vous êtes foncièrement honnête ?

R : Oui, bien sûr ! Mais ce n’est pas si simple qu’on peut le croire. Je dois travailler avec quelqu’un en face de moi, il doit y avoir une interrelation pour que j’aie du succès.

Q : Vous n’aimez pas les termes illusionniste ou magicien, mais vous recourez probablement, vous aussi, à des astuces particulières...

R : Il y a sûrement des trucs, mais c’est plus du côté technique et psychologique. Les techniques de programmation neulinguistique, la manipulation psychologique...

Q : Une performance comme la vôtre ne doit pas être aussi renouvelable que celle d’un humoriste qui peut ajouter de nouvelles blagues ou d’un musicien qui peut composer de nouvelles chansons...

R : En effet. Vous savez, je n’ai pas beaucoup d’habilités, tout est question de bien les utiliser. Quand j’ai les yeux bandés et que je devine ce qu’il y a sous ma main, c’est exactement la même technique pour moi que lorsque je joue à la roulette russe avec des couteaux, mais le public, c’est complètement autre chose. Je travaille avec mes limites et je m’efforce toujours de convaincre que je suis impressionnant. Ça fait 20 ans que je développe ce show, c’est pourquoi on ne me voit pas faire de numéros à la télévision, à moins que ce soit pour une émission spéciale comme j’ai fait sur la chaîne M6 en France...

Q : Vous n’avez sans doute pas décidé de devenir mentaliste du jour au lendemain. Qu’est-ce qui vous a mené à cette profession ?

R : J’ai toujours voulu être danseur et chorégraphe et c’est ce que j’ai fait jusqu’à l’âge de 29 ans, mais vu que je travaillais pour de petites compagnies, je devais danser de façon continue pour gagner ma vie et je me suis brisé les genoux et le dos. Quand j’ai voulu faire autre chose, je voulais continuer à exploiter le côté théâtral, c’est pourquoi j’ai voulu avoir une mise en scène comme celle que j’ai développé dans mon spectacle, avec François Flamand, le gérant et metteur en scène de Patrick Huard.

Q : À l’origine, vous aviez donc décidé d’être danseur, ce n’est pas ce à quoi l’on pourrait s’attendre de quelqu’un né sur une ferme du sud de l’Ontario...

R : C’est vrai et c’était très étrange pour moi de passer à la vie d’artiste. J’habite Montréal depuis 15 ans maintenant et j’y suis heureux, mais j’aimerais bien quitter la ville pour aller m’installer à la campagne. Je ne peux pas le faire pour l’instant, parce que mon fils va à l’école.

Q : Vos spectacles et vos pouvoirs impressionnent votre garçon ?

R : Il aime bien le show, mais lui et ma femme l’ont vu à maintes reprises, leur plaisir est donc de voir les réactions des gens, parce que ça, c’est différent à chaque soir. C’est improvisé à la façon jazz : il y a une structure de base et le reste n’est pas prévu.

Q : Vous impliquez énormément le public et, du même coup, vous risquez que cette dimension spontanée mine certains punchs. Vous aimez travailler sans filet ?

R : Oui et je trouve que c’est ce qui est le plus exigeant. Tout repose tellement sur la réaction des gens qu’il faut qu’ils soient émotifs et qu’ils collaborent. Heureusement, j’ai de la facilité à mettre les gens à l’aise. Après cinq minutes de show, ils veulent tous venir sur scène parce que je ne suis pas de ces humoristes qui le ridiculisent. En tout, il y a au-dessus de 60 personnes qui montent sur scène.

GARY KURTZ, aujourd’hui, à la salle Albert-Rousseau