Gary Kurtz

DOSSIER DE PRESSE

MENTAL COMBAT

Gary Kurtz, Juste une illusion ?

Formules magiques, yeux globuleux et turban de mage ? Aux oubliettes. Gary Kurtz n’hypnotise pas de ce pain-là. C’est rien dans les mains, rien dans les poches qu’il devine nom de vos amis, décrit vos dessins les yeux bandées ou récite le dico défilant sous vos doigts innocents. Monsieur Kurtz est « mentaliste ». « C’est un terme ésotérique qui existe depuis des siècles et qui concerne tous les jeux de l’esprit. Mais l’ésotérisme ne m’attire pas. C’est un domaine dans lequel il faut garder une éthique et une responsabilité sociale. C’est en cela que la polémique soulevée par Gérard Majax à mon égard est ridicule. Si vous voulez attaquer quelque chose, il faut s’en prendre aux croyances au nom desquelles on a tué des millions de gens. Moi, je fais du divertissement. » C’est qu’il énerve le Gary. On cherche le truc mais rien n’y fait : l’homme reste une énigme.

Une approche émotionnelle. « J’ai grandi dans une ferme isolée et mon enfance fut douloureuse. Je me suis protégé en m’enfermant dans un monde imaginaire très fort et j’ai vite été attiré par la magie, la manipulation de pièces. Dieu, que j’étais doué ! Mais je m’en suis éloigné car les accessoires forment une barrière avec le public. Or je veux rentrer directement dans la tête des gens. » Et ça marche. Ses « révélations » laissent babas les spectateurs. « Mon spectacle est une réponse aux shows qui font disparaître un éléphant ou la tour Eiffel. On arrive au même impact avec un certain minimalisme. L’approche est plus émotionnelle. »

« LES ACCESSOIRES SONT UNE BARRIÈRE AVEC LE PUBLIC. JE VEUX ENTRER DIRECTEMENT DANS LA TÊTE DES GENS. »

Certes, quoique des effets, il y en ait tout de même quelques-uns...« Bien sûr. Les mots, l’éclairage, la musique...tout est fait pour manipuler le public. Mais c’est une manipulation différente, moins palpable. » De « dons », Gary ne veut pas entendre parler. Il préfère parler de « capacités ». « Ce sont juste des choses au-delà de la norme dont beaucoup de gens sont capables. Regardez les savants fous ou les enfants qui dessinent des bâtiments dans les moindres détails après quelques minutes d’observation. Pour moi, ce sont des paranormaux ! Je ne cherche pas à convaincre mais à agrandir la perception du public. »

Si l’expérience est collective, les personnes invitées à participer ne sont pas les moins ébranlées. « Il s’agit souvent d’une relation moqueuse ou conflictuelle lorsque l’on fait monter quelqu’un sur scène. Je n’aime pas ça. C’est le conflit interne du spectateur qui m’intéresse. Quand une partie de lui soutient qu’il est sceptique et que l’autre assiste à la démonstration du contraire. C’est passionnant ! Le spectacle s’adresse aux incrédules pour ouvrir la discussion entre et avec eux. Ce qu’on ne comprend pas stimule notre imagination. » Pari gagné : on n’y comprend que dalle et la discussion est loin de s’achever. Parole de sceptique.
Charlotte Lipinska

De Gary Kurtz, Bataclan(11e)