Gary Kurtz

Sur scène avec Gary Kurtz

Sylvain Prevate

Peut-on deviner les pensées des autres ? Fouiller dans la mémoire d’un inconnu ? Capter des images cérébrales par télépathie ? Ce n’est certainement pas pendant ou après un spectacle de Gary Kurtz qu’on va répondre non. Parce que l’illusionniste – à défaut d’un meilleur mot – bouscule sévèrement nos croyances rationnelles et nous force à y croire. À chaque spectacle, 14 personnes choisies au hasard sont invitées à s’installer sur la scène pour la durée de la représentation. Nous y étions, voisin de Marie-Denise Pelletier qui y croit et de Patricia Paquin qui est sceptique comme deux. Alain Dumas, Luc De Larochellière et neuf autres personnes sont en poste pour surveiller de près l’illusionniste.

Bizarre

Et de près, de très près même, nous l’avons observé ce Gary Kurtz que tout le monde trouvait bizarre quand il était petit et que tout le monde continue de trouver bizarre. Des trucs avec les cartes, d’autres avec des montres, des pièces de monnaie ou des couteaux et, le plus impressionnant de tous, un truc avec des livres, des briques de 2000 pages de Proust ou de Hesse dans lesquelles il lira, par l’entremise des lecteurs installés sur scène, des passages précis. Impressionnant. C’est quoi le truc ? Parce que, évidemment, il y a un truc. Même si certains passages nous semblent un peu louches – pourquoi place-t-il un participant à droite plutôt qu’à gauche, pourquoi tient-il absolument à choisir un participant « taureau », pourquoi pose-t-il beaucoup de question ? - , nous mettons au défi n’importe quel esprit cartésien de le coincer dans sa démarche, aussi inexplicable soit-elle. Plusieurs d’entre nous ont passé la soirée à chercher la magouille, à tenter de dépister le micro caché ici ou là, à regarder le plafond pour la caméra complice. Rien à faire. On ne peut qu’être impressionné par l’illusion de génie que réussit à véhiculer Kurtz. Mais de là à prendre tout cela pour du cash... Au Théâtre St-Denis jusqu’au 25 septembre. Gary Kurtz vous y attend.